Le « reste à charge zéro »

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Le plan d’Emmanuel Macron « reste à charge zéro » a été précisé pour les soins dentaires, auditifs et optiques. La mise en place se fera progressivement d’ici 2021.

Emmanuel Macron l’avait promis durant sa campagne : le « reste à charge zéro » de certains soins onéreux. Dents, yeux, oreilles… de nombreux français abandonnent depuis quelques années l’idée de se faire soigner car les prix du marché sont devenus trop cher. A l’occasion du 42e congrès de la Mutualité française à Montpellier, le président de la République a donc détaillé son plan « 100 % santé »

Tous les frais générés ne seront néanmoins pas intégralement remboursés. C’est la notion de « soins » qui est au cœur du plan présidentiel.

Les frais d’optique :  les montants remboursés seront limités.

A partir du 1er janvier 2020, tous les opticiens devront proposer des montures à 30 euros maximum. Chaque magasin devra disposer de 17 modèles pour adultes et 10 pour enfants, chacun en deux coloris. Les verres devront tous être amincis, durcis contre les rayures et traités contre les reflets.

Leur tarif maximum dépendra du type de correction. Par exemple, pour une myopie « modérée » (entre -2 et -4) le prix sera limité à 75 euros pour les deux yeux. Dans ce cas, la paire de lunettes sera facturée au plus 105 euros, entièrement pris en charge par la Sécurité sociale et la complémentaire santé. Il sera toutefois possible de choisir des verres sans reste à charge et une monture plus chère, ou inversement.

Le montant remboursé dépendra alors du contrat de l’assuré, sachant que la participation des complémentaires santé sera plafonnée à 100 euros pour une monture, contre 150 euros aujourd’hui. Ce désengagement partiel doit leur permettre de privilégier leur intervention au soin, c’est-à-dire les verres, explique le ministère de la Santé.

Les soins dentaires : un reste à charge zéro pour 46 % des prothèses posées

En ce qui concerne les soins dentaires, à partir du 1er janvier 2020, certaines couronnes et bridges seront intégralement remboursés. Les assurés auront ainsi accès à des prothèses céramiques pour leurs incisives et canines, et métalliques pour leurs molaires. En 2021, certaines prothèses amovibles ou « dentiers » seront également prises en charge à 100%, avec la même distinction entre dents « visibles » et « non visibles ».

Au total, les frais des assurés seront réduits à zéro pour près de la moitié des prothèses posées par les dentistes. Pour cela, des plafonds de prix seront instaurés à partir du 1er avril 2019, complétés en 2020 et 2021. En parallèle, la Sécurité sociale et les complémentaires santé augmenteront leur participation en deux temps, le 1er janvier 2020 et le 1er janvier 2021.

Ce double mouvement aura également un effet sur un quart supplémentaire des prothèses dentaires, qui bénéficieront d’un « reste à charge modéré ». Restera donc un petit tiers de prothèses à tarifs libres, qui constitueront une offre « haut de gamme » avec des matériaux plus esthétiques ou innovants.

Les prothèses auditives : un plafond dégressif

Enfin, à partir du 1er janvier 2021, les audioprothésistes devront proposer des appareils sans reste à charge à 950 euros maximum. Les assurés auront le choix entre des modèles placés dans ou derrière l’oreille, avec 12 canaux de réglage, une amplification sonore d’au moins 30 décibels et plusieurs options de confort (acouphène, bruit du vent, connexion sans fil…). Avant 2021, un prix plafond de 1.300 euros sera instauré en 2019, puis abaissé à 1.100 euros en 2020 et enfin à 950 euros.

En parallèle, la Sécurité sociale et les complémentaires santé augmenteront leurs plafonds de remboursements. Actuellement, celui-ci est d’environ 570 euros. En 2019, il passera à 670 euros, puis à 720 euros en 2020 et enfin à 950 euros en 2021. Conséquence : les assurés, qui déboursent en moyenne 850 euros par oreille à l’heure actuelle, paieront moins chaque année. En 2019, la somme économisée représentera environ 200 euros, puis 250 euros en 2020 et enfin pas loin de 400 euros en 2021.

Le patient aura bien évidemment la possibilité de choisir des aides ou prothèses auditives plus dispendieuses. Toutefois, le montant pris en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle ne pourra pas dépasser les 1.700 euros par appareil. Le reste sera donc à la charge de l’assuré.

 

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